L’éclosion du papillon

« Nous serions tous transformés si nous avions le courage d’être ce que nous sommes  » Marguerite Yourcenar

" The eye of the universe " Sandra C.

 » The eye of the universe  » Sandra C.

C’est l’une des mes toiles préférées. Je l’ai intitulée  » L’oeil de l’univers « , il s’agit de la dernière oeuvre de ma première exposition  » Métamorphose  » qui a eu lieu à Montmartre à Paris en septembre dernier. Le bleu est vraiment ma couleur. Elle m’apaise. Elle me relie en un instant à l’infini qui est pour moi un monde ouvert sur une multitude de possibles. Cet oeil grand ouvert perçoit le monde dans sa totalité. L’ombre et la lumière. A l’intérieur comme à l’extérieur, c’est l’équilibre entre ces deux forces qu’il faut trouver pour atteindre la paix.

Qui aurait pu imaginer qu’un jour j’exposerai des toiles à Paris, au coeur du quartier bohème de la capitale ? Sûrement pas moi. Et pourtant, c’est arrivé. Et c’est à cette crise intérieure que je dois ce miracle. Sans elle, je n’aurai jamais accédé à mes aspirations profondes et à mes talents cachés.

Mais reprenons le fil de mon histoire.

Dans le précédent billet, je vous racontais mes larmes et ma douleur. Le changement géographique. La rupture professionnelle. La séparation. L’effondrement de mon monde intérieur. Et la perte de repères qui s’en est suivie.

Mon conjoint depuis 13 ans m’annonce donc qu’il me quitte pour une autre. Je suis dévastée. Je pleure tous les jours. Des torrents de larmes. Pleurer ce n’est pas si grave. Cela fait du bien.  Le plus terrible, c’est l’état de mon coeur.  Des lambeaux de chaires molles. Voilà à quoi ressemble un coeur ravagé. Impossible dans ces conditions de sentir autre chose que la douleur. J’ai la sensation physique d’avoir un trou béant au milieu de la poitrine. C’est sans doute ce que ressentent les morts-vivants. Vous respirez toujours mais quelque chose est cassé si profondément en vous que même respirer devient éprouvant.

La première chose qui m’a aidée à apaiser la plaie, c’est l’amour des autres. Les amis : cette famille du coeur.  Il y a ceux qui compatissent, il y a ceux qui s’inquiètent pour vous et il y a ceux qui vous ouvrent leurs bras sans un mot. Ce sont ces derniers les plus précieux. Ils accueillent sans juger, sans chercher absolument à consoler. Ils offrent leur présence et c’est sans doute le cadeau le plus merveilleux que l’on puisse faire  à un autre être humain.

Au début, j’avais honte. Honte de l’échec, honte de ma souffrance. Je me ressentais comme une victime et je n’aimais pas cela.  Un jour une amie est venue me voir. Les seules larmes que nous avions versées ensemble jusqu’à ce moment là étaient des larmes de joie. Je suis de nature joyeuse, habituellement la tristesse, quand elle s’invite, je la chasse, mais là je ne pouvais pas. Le performant barrage intérieur que j’avais construit pour éviter de ressentir cette émotion au quotidien n’a bien sûr pas résisté au tremblement de terre qui a secoué mes certitudes. Tout a explosé. Pour mon plus grand bien. Il y a donc cette amie. Ses bras sont doux et chauds. Je sanglote à grande eaux sur son épaule ronde. J’ai honte d’exposer ainsi le visage de ma vulnérabilité. Je lui dis : » Je suis désolée, que tu me vois comme ça « . Elle sourit. Elle me dit alors cette phrase mystérieuse : « Ne t’inquiète pas , tu m’apportes au contraire beaucoup, en cet instant-là ».  Je la regarde interloquée. Je ne comprends pas ce que je peux bien lui apporter dans cet état là. Elle poursuit  : « Mais oui, en t’abandonnant dans mes bras, tu m’offres ta confiance ! ». C’est sans doute l’une des plus belles phrases qu’il m’a été donné d’entendre dans mon existence. Les mots ont un pouvoir bien plus grand qu’on ne le pense. Ces mots -là ont totalement transformé mon expérience. J’avais donc le droit d’être vulnérable, de craquer, de ne pas être forte tous les jours. Cette prise de conscience a vraiment changé quelque chose en moi. Il y a eu le début d’un sourire, et puis un rire, une explosion de gratitude, et enfin la confiance. La certitude que demain serait un jour meilleur. Le pouvoir de la bienveillance est immense.

Une fois mon amie partie, j’ai continué à rester bienveillante avec moi-même. Ce n’était pas facile tous les jours, car j’avais tendance à me culpabiliser pour ce que je croyais être un échec. Mais dans la vie rien ne se perd, tout se transforme. Et je sais aujourd’hui que c’est la bienveillance que je me suis offerte qui m’a aidée à avancer avec plus de légèreté et plus de joie.

" L'homme-jaguar " Sandra C.

 » L’homme-jaguar  » Sandra C.

L’autre émotion qui ne me laissait pas de répit, c’était la colère. Je ne savais pas quoi en faire alors elle me dévorait de l’intérieur. J’étais en colère contre moi, contre la situation, contre mon ancien conjoint. Je ne savais pas quoi faire de toute cette énergie destructrice alors je ruminais. Avec application. Jusqu’à en avoir mal au ventre.

Un jour une autre amie me voyant dans cet état -là me dit : » Et si tu peignais ? cela te ferait du bien !  » Je l’ai regardée d’abord avec des yeux ronds, avant de lui répondre  :  » Mais je ne sais pas peindre ! La dernière fois que j’ai tenu un pinceau c’était au cours de Mr Puel en 3ème et j’ai jamais été une pro du dessin ! » . Elle rigole et me lance : » On s’en fiche, fais comme tu le sens, suis ton mouvement intérieur et lâche-prise ! « . Lâcher-prise ? Je n’avais jamais appris à faire quoique se soit de cette manière là. On nous apprend à tout contrôler pas à lâcher -prise. Mais là, je ne contrôlai plus rien du tout alors j’ai dit :  » Pourquoi pas ! ».
Et c’est ainsi qu’a débuté sans que je m’en rende compte le projet  » Métamorphose « . Je me suis mise à peindre. Librement. Sans chercher un résultat. En cherchant simplement à vivre une expérience sensorielle avec les matières et les couleurs. Le processus a été pour moi thérapeutique, mais il a été encore plus important que ça. Il a réveillé en moi une vérité profonde : mon besoin vital d’expression.

La créativité m’a aidée à transformer mes émotions. La toile est devenue un cadre sécurisant où j’ai pu m’adonner à un véritable processus alchimique. Chaque tableau renferme sa formule magique. Chaque tableau à sa vibration propre.

Pour autant, je ne me sentais à ce moment là ni peintre, ni artiste.  Après tout, je n’avais pas fait les beaux-arts. Qui étais-je pour affirmer que j’étais une artiste ? Et pourtant, tout mon être vibrait à chaque fois que j’étais plongée dans la création. Après les couleurs, il y a eu les mots. Tout au long de ce processus qui a duré près de 7 mois, j’ai écrit de nombreux poèmes. A chaque fois les textes émergeaient en un seul jet. De manière spontanée. C’est devenu ma façon de créer.

La chrysalide a été bénéfique pour moi, car durant cette période, j’ai découvert que la créativité avait le pouvoir de transformer la lourdeur en légèreté. J’ai surtout réalisé à quel point créer était devenu pour moi aussi vital que respirer.

Voilà donc les cadeaux qui dormaient au creux de mon ombre. Si je n’avais pas vécu cette profonde crise de sens je n’aurai jamais exploré cette partie de moi qui ne demandait qu’à exister au grand jour. Ma créativité !

exposition  " Metamorphose"

Exposition
 » Metamorphose » septembre 2014

L’éclosion du papillon. Un an jour pour jour, après ma douloureuse rupture amoureuse, je me retrouve  » Au petit théâtre du bonheur  » à Montmartre. J’y présente ma première exposition de peinture. Je suis émue, heureuse, joyeuse. Les heures sombres me paraissent bien loin.   A ce moment précis, je suis moi. Plus que jamais. Comment suis-je arrivée jusqu’à ce lieu au nom si prophétique ? Grâce à une amie. Encore une fois. Si vous ne savez pas où vous allez, laissez les signes vous guider. Il y a toujours une femme sage quelque part qui sera prête à vous aider en partageant son ressenti.

Un jour, cette amie, donc, me montre la vidéo d’un musicien : il s’appelle Estas Tonne.

Je suis subjuguée, par sa virtuosité et sa présence. Mon premier réflexe en rentrant chez moi est de savoir s’il ne serait pas par hasard en concert à Paris. Je découvre alors qu’il a joué Au petit théâtre du bonheur , je me dis qu’il faut absolument que j’aille découvrir ce lieu. Timidement, un jour, je pousse la porte. Dans ce lieu très ouvert, j’ai rencontré des artistes formidables, qui sont devenus des amis. Le fait de baigner dans cette atmosphère de liberté et de partage a stimuler ma créativité et m’a encouragée.  J’ y rencontre un artiste -peintre. Il a plus d’expérience que moi mais il suit exactement le même processus de création. Grâce à lui, je prends confiance en moi, en mes ressentis. Il me guide, sans me juger. Et grâce à lui, je progresse mois après mois. Je progresse, car il m’encourage à ne ressembler à personne d’autre qu’ à moi- même . Il ne cesse de me répéter : » Tout doit partir de toi « .

Et c’est ainsi qu’une nouvelle aventure a commencé. Il y a bien d’autres choses dont je pourrais témoigner, j’ai choisi ce volet là aujourd’hui, car il est très important pour moi. C’est une véritable métamorphose. Je ne suis pas devenu quelqu’un d’autre. Je suis devenue un peu plus moi. Ma révolution intérieure m’a conduite à être moi-même chaque jour un peu plus. Sans me préoccuper du regard des autres.

Quand j’étais adolescente, j’ai vibré en lisant «  L’alchimiste «  de Paolo Coehlo. Il y avait cette phrase que j’ai toujours gardé en mémoire comme un mantra :  » Si tu désires vraiment quelque chose, tout l’univers conspire pour réaliser ton désir « .

Mon âme désirait m’aider à créer une vie qui me ressemble. Longtemps, je ne l’ai pas écouté. Il était plus urgent de me conformer à ce qu’on attendait de moi. Il était plus urgent d’être raisonnable et de choisir la sécurité. Surtout pas mes aspirations profondes encore moins mes rêves. Tout était sous contrôle. Cela ne m’a pas empêché de vivre des ruptures que je n’ai pas réussi à éviter. Sûrement, elles étaient nécessaires. La preuve. Je n’aurai jamais suivi tout ce chemin, si je n’avais pas vécu cette traversée de la peur et de la douleur.

Il y a quelques jours, j’ai joué mon premier spectacle de poésie en musique et ça aussi c’est un miracle. Quand je partage mes créations, je me sens totalement alignée. Aller au bout d’un projet créatif, c’est tout un processus. Et quand il naît, c’est une véritable naissance.

Voyez-vous je crois aujourd’hui que la vie est plus intelligente que nous. Quand nous dévions de notre route, elle n’a pas d’autre choix que de nous envoyer des messages forts pour nous réveiller. Nous pouvons nous perdre, pour mieux nous retrouver. Quand nous sommes sur le bon chemin, nous le sentons grâce à cette chaleur vivifiante qui coule à nouveau dans nos veines. C’est l’énergie de la joie.

L’abondance, ce n’est pas forcément un gros compte en banque, mais c’est avant tout la sensation d’être riche. Je me sens riche aujourd’hui à l’intérieur et du coup des portes s’ouvrent chaque jour un peu plus.

 Je suis mon chemin. Que pourrai-je faire d’autre aujourd’hui sinon patiemment continuer, un pas après l’autre ?
Je ne peux plus me retourner. La chenille est loin derrière moi.
Je suis la même et à la fois une autre.
Comme un papillon, je respire la lumière du jour pour la première fois.
Je pars devant en éclaireur chers amis révolutionnaires, j’ouvre mes ailes.
Et si mes créations vous inspirent ! N’hésitez pas à me le faire savoir !
A très vite,
Sandra C.
©larevolutioninterieure.com

Les bienfaits d’une crise intérieure !

 » Tous les changements même les plus souhaités ont leur mélancolie, car ce que nous quittons, c’est une partie de nous-même. Il faut mourir à une vie, pour entrer dans une autre « . Anatole France

 

" Into the blue " Sandra C.

 » Into the blue  » Sandra C.

 Cette toile représente pour moi le symbole de la renaissance. Je l’ai créée il y a quelques mois alors même que j’achevais une phase douloureuse de mon existence. Dans ce soleil en gestation, il y a une femme. Elle s’abandonne à cette boule de feu, en toute sérénité, car elle sait qu’un puissant processus alchimique est en cours. Toute crise intérieure n’est au fond qu’une gigantesque opération de nettoyage. Quand plus rien n’a de sens, quand tout s’effondre autour de nous, ce n’est pas une punition, bien au contraire c’est une initiation. Une opportunité de croissance et d’évolution.
Je peux vous l’affirmer aujourd’hui car ce que je vous partage n’est pas une connaissance glanée dans un ultime livre de développement personnel.
Elle est issue de ma propre expérience.
Quand j’ai quitté mon emploi pour m’installer à Paris, le changement bien que souhaité n’a pas été simple. Une rupture professionnelle et une rupture géographique. C’est déjà un grand saut dans l’inconnu. Certes j’ai eu le courage de faire ce pas. Ai-je vraiment eu du courage ? Je ne sais pas.  J’étouffais tellement dans ma vie et dans mon travail qu’aucune autre solution ne m’est alors apparue. J’ai ressenti un besoin vital de changement. Je ne pouvais plus faire autrement. Alors j’ai fait ce pas. Je me sentais cependant en sécurité car ce choix était également motivé par le fait que j’allais rejoindre mon compagnon.
 Je prenais un risque certes, mais un risque mesuré. Je me disais qu’il serait là en cas de problèmes. Et la perspective de prendre le temps de trouver mon chemin  m’apparaissait beaucoup plus simple dans cette configuration. Jamais je n’aurai osé faire ce pas s’il n’avait pas fait partie de l’équation. Seulement voilà. Tout ne s’est pas passé comme prévu.
 Deux mois après mon installation à Paris, mon conjoint depuis 13 ans m’annonce qu’il me quitte pour une autre femme. Je vous dis ça presque froidement aujourd’hui , mais cela a été un choc d’une violence terrible. Je suis alors confrontée à l’une de mes peurs les plus profondes : la peur du rejet, la peur de l’abandon. Mais ce n’est pas tout. Je dois également faire face à des émotions extrêmes, réveillées par des blessures enfouies dans les profondeurs de ma psychée. Le tremblement de terre intérieur ne laisse aucune chance à tout ce qui a été refoulé. Tout explose comme un volcan en éruption.
Il y a d’abord la trahison qui réveille la colère : j’avais donné ma confiance à l’autre et là voilà piétinée.
Il y a ensuite l’insécurité qui réactive la peur : je suis alors dans une position fragile, je viens de quitter mon emploi, professionnellement je recommence tout à zéro, financièrement je dois faire face à bien des défis, car je ne suis pas seule, nous avons une petite fille et à ce moment là je ne me sens absolument pas capable de m’en sortir seule.
Il y a aussi la rupture amoureuse qui vous laisse au coeur un amer goût de chagrin.
Enlevez la confiance en l’autre, la sécurité que vous procure votre situation professionnelle et l’amour que vous témoigne votre conjoint dans votre vie. Regardez ce qu’il vous reste, c’est bien simple : rien. Enfin, ça c’est ce que je croyais.
 La dure vérité c’est que j’avais donc placé la totalité de mon sentiment de sécurité et de confiance en quelqu’un d’autre. En partant, il n’a pas fait que quitter une femme qu’il n’aimait plus. En partant, il m’a enlevé des ressources que je ne pensais pas avoir et qu’il incarnait pour moi.
Quand vous identifiez votre sentiment de bien-être à quelque chose d’extérieur à vous même : un travail, un amour, une maison. Vous prenez le risque  qu’un jour tout vous soit enlevé. Si cela arrive c’est qu’il est temps d’apprendre à vivre en auto -suffisance en partant à la recherche de ces ressources en soi-même. Il n’y a pas d’autre voie. C’est ce que j’ai appris.
Il y a donc cette violente prise de conscience. Je ne suis plus qu’une coquille vide. Un fantôme errant. A certains moments, je crois que la souffrance réveillée par cette séparation à été d’une intensité telle que j’ai cru basculé dans la folie. A la frontière du chaos. Au bord de la nuit. Je dansais une danse macabre avec une armée de démons.
Quand le monde que vous avez construit  et que vous pensiez  immuable, s’effondre, tout votre univers intérieur n’est plus qu’un vaste trou noir. Il n’y a alors plus de lumière, juste une intense obscurité. Elle n’est pas immobile, elle n’est pas vide non plus. Sinon ce serait supportable. Non, dans l’obscurité il y a de la colère, de la peur, du chagrin. Et c’est tout cela qui souffre en nous et qui prend toute la place.
La face à face avec mon ombre a été d’une violence extrême. Alors je suis morte. Je suis morte à cette douleur pour renaître. Un choc émotionnel en vérité c’est une bénédiction pour l’âme. Tout ce qui l’ alourdit  s’évacue au cours d’un intense processus que l’on nomme métamorphose. Ce qui cause la souffrance ce n’est pas la métamorphose en elle-même. Ce qui cause notre souffrance c’est notre  résistance à ce processus naturel qui fait partie des cycles de la vie.
Chaque jour, je me suis évertuée, à considérer cette épreuve non pas comme une punition, mais bien comme une opportunité. Je ne dis pas que cela a été facile. Je l’ai fait car tout au fond de mon âme, je savais que si je traversais tout cela c’était pour aller vers le meilleur. Je n’étais pas sûre de réussir la traversée. Je n ‘étais pas sûre d’être capable d’y arriver, mais je sentais au fond de moi, que si tout cela arrivait ce n’était pas un hasard. Bien sûr j’ai été aidée, par les connaissances que j’ai acquises à travers ce blog. Cultiver l’énergie positive ce n’est pas juste une philosophie de vie, transmise par des vieux hippies baignés de fleurs, c’est un puissant outil de guérison.
Vivre ou mourir ? Telle est la question que pose une révolution intérieure.
Accepter de mourir à soi-même pour renaître à soi-même. Lâcher l’ancien pour le nouveau. Les anciens schémas. Les vieilles habitudes. Les comportements hérités de notre éducation, de notre histoire, de nos plus profondes blessures.
Apprendre à naviguer dans l’obscurité. Ne plus vivre au passé mais enfin vivre au présent ?Ecouter les signes. Accepter de se laisser guider. Se faire confiance. Se reconnecter avec soi-même, pour découvrir son potentiel inexploité. Et enfin retrouver son chemin. Dépouillé de l’ancien, afin d’entrer dans un nouveau cycle, plus créatif, plus juste, plus joyeux, plus léger, plus en harmonie avec ce soi profond, qui est notre véritable guide. Si le mot  » spiritualité  » a aujourd’hui du sens pour moi, c’est bien en fonction de tout ce cheminement. On peut s’inspirer des grands penseurs mais on est toujours seuls face à soi-même à l’heure du choix entre la vie et la non-vie.
J’ai appris sur mon chemin que tout comme la chenille, nous sentons venir le temps de la métamorphose sans pouvoir la nommer. Quand tout s’effondre, c’est qu’il est temps de s’offrir une chrysalide. Ce qu’il s’y passe n’est pas réjouissant. Le corps de la chenille se vide. Elle se transforme en une masse informe afin que le papillon  puisse prendre toute la place.

Alors si vous traversez une phase d’obscurité, soyez rassurés. Vous êtes dans la phase de la chrysalide. Vous vous transformez.  Et comme rien ne dure même pas la souffrance, vous allez voir bientôt la lumière. Si vous permettez au processus de se dérouler. Nous avons tous  le potentiel en nous pour transformer le plomb en or. La lourdeur en légèreté. Nous sommes tous porteurs des clés de la résilience. Je sais, vous doutez. Vous avez peur. Et c’est normal. Mais soyez sûrs que lorsqu’on choisit de ne plus résister à la vie. Elle offre des bénédictions inespérées. Soyez sûrs que si vous vous engagez dans le processus en conscience , vous serez guidés. Il n’y a rien à faire à part trouver le moyen de vous connecter le plus possible à la vie : à ce qui vous fait du bien, à ce qui vous aide à vous sentir mieux.

Aujourd’hui mon existence a été totalement transformée. Attention. Je ne dis pas que je nage dans la félicité du matin au soir. Je suis encore traversée par de nombreuses peurs, des doutes. Mais j’avance en conscience en collaboration avec la vie. En alliance avec mon âme. Et cela n’a pas de prix.
Ce que je peux vous dire c’est que je ne me suis jamais sentie aussi vivante qu’aujourd’hui. J’ai rencontré des personnes formidables sur mon chemin. J’ai été énormément aidée à chaque fois que j’ai osé demandé de l’aide. Ma vie n’a jamais été aussi passionnante. Je me sens de plus en plus reliée à moi-même. Et c’est un tout nouveau rapport avec l’existence qui est en train de naître en moi aujourd’hui.

Chers amis révolutionnaires. Nous sommes ensemble sur le chemin. Nous sommes en train d’apprendre à devenir le changement que nous voulons voir dans le monde. Voilà la raison de toutes ces crises qui semblent ébranler si profondément nos vies.

Et si l’épreuve nous est proposée, c’est parce que nous sommes prêts à la traverser.

Célébrons l’heure de nos métamorphoses. Et faisons confiance au processus.

Je vous raconterai l’histoire de mon éclosion dans le prochain billet. Parce que voyez -vous j’aurai aimé lire un témoignage positif durant ma douloureuse transformation.

Alors puisque je ne l’ai pas trouvé. Je vais le créer. Et je vais partager avec vous un peu de cette magie que la vie m’a permise d’expérimenter. Alors la douleur aura du sens. Alors enfin, je pourrai apprendre à voler.

A très vite.

Sandra C.

©larevolutioninterieure.com

 

 

Comment devenir l’artiste de sa vie ?

 » Ce que nous accomplissons à l’intérieur modifie la réalité extérieure » Otto Rank

L'atelier intérieur "

Ecrire. Peindre. Créer juste pour le plaisir de créer.  Ces activités si naturelles et spontanées dans l’enfance sont souvent délaissées à l’âge adulte. A tort. La créativité parce qu’elle nous reconnecte à notre monde intérieur est un vecteur très puissant de changement. C’est ce que j’ai découvert en participant la semaine dernière à Moissac dans le Tarn-et-Garonne à  » L’atelier intérieur », un stage  animé par Sandrine Rouillon, art-thérapeute et énergéticienne.
Récit d’un voyage intérieur à la rencontre de notre pouvoir créateur.
L'ancien carmel de Moissac.

L’ancien carmel de Moissac

Il y a d’abord ce lieu. Magique. L’ancien carmel qui surplombe la ville de Moissac est un havre de paix. Il héberge tout au long l’année les pèlerins en route vers Saint-Jacques de Compostelle. Autant vous dire qu’il y a ici une énergie particulière qui d’emblée vous plonge dans un espace méditatif bienfaisant. Pendant trois jours nous allons nous retirer ici pour rencontrer à travers différentes pratiques artistiques nos aspirations profondes. Nous sommes sept. De tous âges. Entre 35 et 60 ans. Réunis ici le temps d’une retraite créative. Nos motivations sont diverses mais notre désir de nous recentrer est identique. Carole, est maman de trois enfants, au quotidien, elle jongle entre une activité professionnelle très prenante et une vie de famille bien remplie. Elle est venue ici pour se ressourcer : » J’avais besoin de prendre du recul, de ralentir, de prendre du temps pour moi. Je ne le fais jamais. « , m’explique-t-elle. Annabelle quant à elle cherche à recontacter sa source de créativité pour se remettre en mouvement :  » Je suis ici parce que je cherche une nouvelle voie professionnelle « . Les attentes sont différentes mais l’expérience va être la même pour tous. Nous avons besoin de stopper le disque rayé qui tourne parfois en continue dans nos têtes pour enfin nous écouter vraiment.

Sandrine Rouillon, art thérapeute, animatrice de l'atelier intérieur

Sandrine Rouillon, art thérapeute, animatrice de l’atelier intérieur

Sandrine Rouillon nous a préparé un programme où il ne sera pas question de réfléchir mais bien de ressentir. Difficile de faire le point sur soi, quand autour de vous tout s’agite en permanence. Sandrine, va nous offrir une pause. Un tête-à-tête avec nous-même. Un espace de création libre de tout jugement. Comment ? En laissant les couleurs nous parler. En nous invitant à coucher sur le papier ces mots qui ne demandent qu’à être entendus pour de bon. Sans nous soucier du résultat. Déconstruire le connu pour explorer l’inconnu. Voilà l’aventure à la fois individuelle et collective qui nous attend. Et pour accueillir tout cela nous allons utiliser un outil qui est loin d’être anodin : le mandala.
"L'atelier intérieur "

« L’atelier intérieur « 

Qu’est-ce qu’un mandala ? A l’origine, ce mot sanskrit signifie « cercle « . Et plus précisément  » pensée contenue dans le cercle « . Le dessin centré a été utilisé à travers les âges par de multiples cultures.  On le retrouve dans les temples bouddhistes, dans  les roues de médecine amérindiennes, dans les cathédrales du 13ème siècle sous la forme de magnifiques rosaces.  Et ce n’est pas un hasard. Le cercle est le symbole de la vie. Ce mouvement vital qui traverse  tout être humain oscille entre l’expansion et le retour au centre. Cette forme primordiale évoque la Terre, le Soleil, la Lune. Le cercle est un tout. C’est aussi une forme rassurante dans laquelle nous allons exprimer notre recherche d’équilibre personnel.

Le mandala est un puissant outil de recentrage, dans lequel nous allons projeter et organiser notre monde intérieur du moment.  » Au cours de tout processus créatif, il est important de débrancher notre cerveau gauche analytique, pour nous reconnecter avec notre cerveau droit qui est le siège de notre intuition et de notre imagination. Le mandala permet d’exprimer sa créativité en toute sécurité et d’accueillir différentes parties de nous-même qui peuvent être en conflit. La manifestation des couleurs et des formes est déjà un acte guérisseur. Notre esprit analytique ne comprend pas mais notre corps sait. La création devient alors un acte de réparation inconsciente« , précise Sandrine Rouillon.

atelier intérieur novembre 037Se rencontrer à travers les formes, les mots et les couleurs est une odyssée des profondeurs. Sandrine nous prépare au voyage en nous proposant des marches méditatives dans la forêt voisine. Durant ces instants de solitude nous partons à la recherche de tous les trésors que nous portons en nous : nos succès, nos talents, ce que nous aimons faire. L’idée est de laisser venir les sensations, les souvenirs pour ensuite les mettre en couleurs et en mots. Premier constat : ce n’est pas forcément simple d’accéder au meilleur de soi :  » Si autre chose se présente, c’est que vous venez de contacter ce qui vous empêche d’atteindre votre objectif de bien-être », nous rassure Sandrine. La lumière et l’ombre dansent ensemble . Lorsque nos désirs véritables émergent, la liste de nos incapacités à les réaliser nous assaillent d’emblée. Les prises de conscience s’enchaînent cependant au fur et à mesure de nos échanges en groupe. Comment se sentir heureux et vivant sans utiliser nos talents, notre enthousiasme, notre vitalité pour créer une vie qui nous ressemble ?  Qu’est-ce qui peut bien nous empêcher d’exprimer notre plus haut potentiel relationnel, affectif, créatif, professionnel ? Les réponses se révèlent dans nos témoignages respectifs. Nous sommes prisonniers de croyances limitantes héritées de notre éducation et de nos expériences passées. Florence par exemple si volubile dans son travail, nous confie ses difficultés à exprimer ce qu’elle ressent dans la sphère intime: «  Dans ma famille on ne montrait pas son amour avec des mots« , partage-t-elle. Annabelle qui a pourtant passé 6 mois avec ses enfants à voyager en Asie, n’arrive pas à se défaire de son passé d’enfant dyslexlique . La peur du jugement. La terreur du rejet. La frayeur de trahir les contrats inconscients transmis par nos ancêtres.  Voilà l’origine de ces blocages qui se montrent au grand jour pour être transformés. En mettant ensuite des mots et des couleurs sur nos aspirations véritables,  nous nous recréons.  La feuille blanche devient alors la métaphore d’une renaissance. Si nous étions libres d’être ce que nous sommes qui serions-nous ? La création spontanée nous ouvre alors la voie vers ce qui nous anime en profondeur et qui définit notre individualité dépouillée des conditionnements extérieurs.

A chacun son mandala !

A chacun son mandala !

Nos mandalas nous ramènent à l’essentiel. Ils sont surtout la preuve vivante du magnifique potentiel de beauté et de créativité qui réside en chacun d’entre nous. A l’issue de ces trois jours d’exploration notre vie ne va sans doute  pas changer du jour au lendemain, mais de nouvelles graines ont été semées, les mauvaises herbes ont été défrichées. Etienne l’un des participants se sent « revigoré et en mouvement « . Dominique a envie « d’être plus gourmande de la vie « . Sophie-Armelle a retrouvé  » son enfant intérieur, libre , créatif , inspiré « . Quant à moi je m’émerveille du pouvoir libérateur d’un partage authentique dans un esprit de co-création.  Voyez-vous nous ne sommes pas si différents derrière nos masques. Nous sommes confrontés aux mêmes questions et aux mêmes limites. Que cherchons-nous au fond ? Peut-être un peu plus de liberté. Peut-être à nous rapprocher de notre vérité. Créer sa vie c’est oser laisser derrière soi tout ce qui nous empêche de nous sentir en cohérence et en harmonie avec nous-même. C’est choisir les couleurs qui nous font du bien pour peindre un monde qui nous ressemble. Si je dois retenir une seule pensée de cette expérience je choisirai celle-ci : tout part de notre centre pour ensuite rayonner dans l’espace. Et non l’inverse. Pas de changement extérieur possible sans changement intérieur. En restant centré sur nos priorités, nos désirs, nous ne sommes ni égoïstes, encore moins égocentriques. Nous devenons des créateurs, prêts à offrir au monde notre rayonnement unique.

Sandra C.

Plus d’infos sur l’association « Eclore « ? C’est par ici.

Vous y trouverez des infos sur les ateliers bonheurs et le journal créatif.

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