Comment devenir l’artiste de sa vie ?

 » Ce que nous accomplissons à l’intérieur modifie la réalité extérieure » Otto Rank

L'atelier intérieur "

Ecrire. Peindre. Créer juste pour le plaisir de créer.  Ces activités si naturelles et spontanées dans l’enfance sont souvent délaissées à l’âge adulte. A tort. La créativité parce qu’elle nous reconnecte à notre monde intérieur est un vecteur très puissant de changement. C’est ce que j’ai découvert en participant la semaine dernière à Moissac dans le Tarn-et-Garonne à  » L’atelier intérieur », un stage  animé par Sandrine Rouillon, art-thérapeute et énergéticienne.
Récit d’un voyage intérieur à la rencontre de notre pouvoir créateur.
L'ancien carmel de Moissac.

L’ancien carmel de Moissac

Il y a d’abord ce lieu. Magique. L’ancien carmel qui surplombe la ville de Moissac est un havre de paix. Il héberge tout au long l’année les pèlerins en route vers Saint-Jacques de Compostelle. Autant vous dire qu’il y a ici une énergie particulière qui d’emblée vous plonge dans un espace méditatif bienfaisant. Pendant trois jours nous allons nous retirer ici pour rencontrer à travers différentes pratiques artistiques nos aspirations profondes. Nous sommes sept. De tous âges. Entre 35 et 60 ans. Réunis ici le temps d’une retraite créative. Nos motivations sont diverses mais notre désir de nous recentrer est identique. Carole, est maman de trois enfants, au quotidien, elle jongle entre une activité professionnelle très prenante et une vie de famille bien remplie. Elle est venue ici pour se ressourcer : » J’avais besoin de prendre du recul, de ralentir, de prendre du temps pour moi. Je ne le fais jamais. « , m’explique-t-elle. Annabelle quant à elle cherche à recontacter sa source de créativité pour se remettre en mouvement :  » Je suis ici parce que je cherche une nouvelle voie professionnelle « . Les attentes sont différentes mais l’expérience va être la même pour tous. Nous avons besoin de stopper le disque rayé qui tourne parfois en continue dans nos têtes pour enfin nous écouter vraiment.

Sandrine Rouillon, art thérapeute, animatrice de l'atelier intérieur

Sandrine Rouillon, art thérapeute, animatrice de l’atelier intérieur

Sandrine Rouillon nous a préparé un programme où il ne sera pas question de réfléchir mais bien de ressentir. Difficile de faire le point sur soi, quand autour de vous tout s’agite en permanence. Sandrine, va nous offrir une pause. Un tête-à-tête avec nous-même. Un espace de création libre de tout jugement. Comment ? En laissant les couleurs nous parler. En nous invitant à coucher sur le papier ces mots qui ne demandent qu’à être entendus pour de bon. Sans nous soucier du résultat. Déconstruire le connu pour explorer l’inconnu. Voilà l’aventure à la fois individuelle et collective qui nous attend. Et pour accueillir tout cela nous allons utiliser un outil qui est loin d’être anodin : le mandala.
"L'atelier intérieur "

« L’atelier intérieur « 

Qu’est-ce qu’un mandala ? A l’origine, ce mot sanskrit signifie « cercle « . Et plus précisément  » pensée contenue dans le cercle « . Le dessin centré a été utilisé à travers les âges par de multiples cultures.  On le retrouve dans les temples bouddhistes, dans  les roues de médecine amérindiennes, dans les cathédrales du 13ème siècle sous la forme de magnifiques rosaces.  Et ce n’est pas un hasard. Le cercle est le symbole de la vie. Ce mouvement vital qui traverse  tout être humain oscille entre l’expansion et le retour au centre. Cette forme primordiale évoque la Terre, le Soleil, la Lune. Le cercle est un tout. C’est aussi une forme rassurante dans laquelle nous allons exprimer notre recherche d’équilibre personnel.

Le mandala est un puissant outil de recentrage, dans lequel nous allons projeter et organiser notre monde intérieur du moment.  » Au cours de tout processus créatif, il est important de débrancher notre cerveau gauche analytique, pour nous reconnecter avec notre cerveau droit qui est le siège de notre intuition et de notre imagination. Le mandala permet d’exprimer sa créativité en toute sécurité et d’accueillir différentes parties de nous-même qui peuvent être en conflit. La manifestation des couleurs et des formes est déjà un acte guérisseur. Notre esprit analytique ne comprend pas mais notre corps sait. La création devient alors un acte de réparation inconsciente« , précise Sandrine Rouillon.

atelier intérieur novembre 037Se rencontrer à travers les formes, les mots et les couleurs est une odyssée des profondeurs. Sandrine nous prépare au voyage en nous proposant des marches méditatives dans la forêt voisine. Durant ces instants de solitude nous partons à la recherche de tous les trésors que nous portons en nous : nos succès, nos talents, ce que nous aimons faire. L’idée est de laisser venir les sensations, les souvenirs pour ensuite les mettre en couleurs et en mots. Premier constat : ce n’est pas forcément simple d’accéder au meilleur de soi :  » Si autre chose se présente, c’est que vous venez de contacter ce qui vous empêche d’atteindre votre objectif de bien-être », nous rassure Sandrine. La lumière et l’ombre dansent ensemble . Lorsque nos désirs véritables émergent, la liste de nos incapacités à les réaliser nous assaillent d’emblée. Les prises de conscience s’enchaînent cependant au fur et à mesure de nos échanges en groupe. Comment se sentir heureux et vivant sans utiliser nos talents, notre enthousiasme, notre vitalité pour créer une vie qui nous ressemble ?  Qu’est-ce qui peut bien nous empêcher d’exprimer notre plus haut potentiel relationnel, affectif, créatif, professionnel ? Les réponses se révèlent dans nos témoignages respectifs. Nous sommes prisonniers de croyances limitantes héritées de notre éducation et de nos expériences passées. Florence par exemple si volubile dans son travail, nous confie ses difficultés à exprimer ce qu’elle ressent dans la sphère intime: «  Dans ma famille on ne montrait pas son amour avec des mots« , partage-t-elle. Annabelle qui a pourtant passé 6 mois avec ses enfants à voyager en Asie, n’arrive pas à se défaire de son passé d’enfant dyslexlique . La peur du jugement. La terreur du rejet. La frayeur de trahir les contrats inconscients transmis par nos ancêtres.  Voilà l’origine de ces blocages qui se montrent au grand jour pour être transformés. En mettant ensuite des mots et des couleurs sur nos aspirations véritables,  nous nous recréons.  La feuille blanche devient alors la métaphore d’une renaissance. Si nous étions libres d’être ce que nous sommes qui serions-nous ? La création spontanée nous ouvre alors la voie vers ce qui nous anime en profondeur et qui définit notre individualité dépouillée des conditionnements extérieurs.

A chacun son mandala !

A chacun son mandala !

Nos mandalas nous ramènent à l’essentiel. Ils sont surtout la preuve vivante du magnifique potentiel de beauté et de créativité qui réside en chacun d’entre nous. A l’issue de ces trois jours d’exploration notre vie ne va sans doute  pas changer du jour au lendemain, mais de nouvelles graines ont été semées, les mauvaises herbes ont été défrichées. Etienne l’un des participants se sent « revigoré et en mouvement « . Dominique a envie « d’être plus gourmande de la vie « . Sophie-Armelle a retrouvé  » son enfant intérieur, libre , créatif , inspiré « . Quant à moi je m’émerveille du pouvoir libérateur d’un partage authentique dans un esprit de co-création.  Voyez-vous nous ne sommes pas si différents derrière nos masques. Nous sommes confrontés aux mêmes questions et aux mêmes limites. Que cherchons-nous au fond ? Peut-être un peu plus de liberté. Peut-être à nous rapprocher de notre vérité. Créer sa vie c’est oser laisser derrière soi tout ce qui nous empêche de nous sentir en cohérence et en harmonie avec nous-même. C’est choisir les couleurs qui nous font du bien pour peindre un monde qui nous ressemble. Si je dois retenir une seule pensée de cette expérience je choisirai celle-ci : tout part de notre centre pour ensuite rayonner dans l’espace. Et non l’inverse. Pas de changement extérieur possible sans changement intérieur. En restant centré sur nos priorités, nos désirs, nous ne sommes ni égoïstes, encore moins égocentriques. Nous devenons des créateurs, prêts à offrir au monde notre rayonnement unique.

Sandra C.

Plus d’infos sur l’association « Eclore « ? C’est par ici.

Vous y trouverez des infos sur les ateliers bonheurs et le journal créatif.

©larevolutioninterieure.com

 

Libérez l’artiste en vous !

 » La créativité est contagieuse. Faites-là tourner ». Albert Einstein

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Chez mon amie Karine !

Un matin, ma fille de 6 ans se lève et me dit au petit -déjeuner : «  Maman. Je suis sourde la nuit« . Elle voulait tout simplement me dire que le bruit du dehors ne l’avait pas dérangée. Je lui réponds :  » C’est joli ma chérie ce que tu dis. On dirait un poème« . Et je m’empresse de noter sur mon carnet sa jolie phrase. Elle poursuit alors :  » Je suis sourde la nuit. Je n’entends aucun bruit. Je n’entends que les moineaux chanter. Le ciel est tout calme. Et la lune dit : faites de beaux rêves ». C’était frais, spontané, et si joli !

Cette conversation avec ma fille  m’a fait remonter le temps, à l’époque ou j’étais comme elle inspirée par tout et rien, plongée dans mon imaginaire fertile, qui créait mille poèmes, mille histoires,  mille spectacles et mille danses. Pourquoi tout ceci s’est arrêté un jour?

Je me revois jeune adulte, bonne élève, focalisée sur mes études universitaires. Je n’ai plus de rêves mais des objectifs : réussir, gagner ma vie, trouver du travail, faire ma place, monter haut sur l’échelle sociale. Plus question d’avoir la tête dans les étoiles. La lune n’a jamais nourri personne me disait-on.

Et pourtant. Ma fille me rappelle tous les jours à quel point c’est faux. Elle se nourrit de jolis mots, de dessins colorés  et elle me nourrit également, car quand je regarde ses créations cela me fait du bien. Elles éclairent ma journée.  Au quotidien, mon travail me pousse à écrire froidement, sans affects, je dois être objective, synthétique, informative. Ma créativité est limitée. C’est pour cette raison que j’ai créé ce blog, pour retrouver de la liberté.

Et si la créativité était finalement plus essentielle que je ne le pensais ?  Ma question a trouvé une réponse grâce à ma rencontre sur le net avec la blogueuse québécoise Manon Lavoie, créatrice du site mcommemuses.com.

Manon Lavoie, créatrice de mcommemuses.com

Manon Lavoie, créatrice de mcommemuses.com

Manon est une jeune femme de 37 ans. Elle vit à 40 km de Montréal. Il y a 4 ans, elle a décidé de mettre la créativité au coeur de son existence. Pendant de nombreuses années, comme de nombreuses femmes, elle a délaissée l’artiste en elle, pour se consacrer à sa  » carrière ». Manon travaillait dans la communication et le marketing. A la naissance de son premier enfant pourtant, quelque chose s’est passé. Un déclic, un changement, une subtile transformation. La créatrice en elle s’est réveillée. La muse tapie au creux de son coeur avait besoin d’espace pour exister. Un besoin si vital que Manon a eu le courage de quitter son emploi, pour créer la vie dont elle rêvait et pour motiver les autres à faire de même.

Elle partage avec nous son histoire, son parcours et sa vision de la créativité.

Sa  révolution intérieure  m’a enthousiasmée. Je remercie ici Manon, d’avoir pris le temps d’échanger avec moi via Skype et je remercie la photographe québécoise Anne Jutras de m’avoir fait découvrir son univers !

J’espère que l’histoire de Manon vous inspirera comme elle m’a inspirée !

« La créativité, c’est percer le banal pour trouver le merveilleux « . Bill Moyers

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– Bonjour Manon. Peux-tu nous parler de ton parcours. Comment  la créativité s’est -elle imposée à toi ? 

– Je crois que petite déjà j’avais une grande soif de quelque chose. Mais je ne savais pas exactement de quoi. En grandissant, mon esprit rationnel a pris le dessus. Plus j’avançais dans mes études en relations publiques où je réussissais plutôt bien, plus je me mettais de pression. Je pensais toujours à la prochaine étape. Quand je suis entrée sur le marché du travail, c’était l’aboutissement d’une longue lutte. J’aurai dû être heureuse. Et pourtant je ne l’étais pas. J’ai commencé à travailler dans le milieu de la mode mais je ne m’y reconnaissais pas. J’ai changé d’emploi, j’ai travaillé dans la communication. J’aimais relier les gens entre eux. Et puis je suis tombée enceinte de mon premier enfant. Et quelque chose a changé. Ici au Québec, nous avons un an de congé maternité . Je me suis dit que j’allais en profiter pour faire le point. Le fait est que lorsque j’ai tenu mon bébé dans mes bras, je n’avais plus envie de retourner travailler. Je n’avais plus envie de déployer autant d’énergie pour mon job. Je me sentais tellement vivante pendant cette grossesse. C’est ce qui m’a donné le courage de quitter mon travail. Le jour où j’ai démissionné a été le plus beau de ma vie.

– Comment as-tu géré ce passage. Toi qui était indépendante financièrement ?

– Quand j’ai déposé ma démission. Mon boss voulait me retenir en me proposant un meilleur salaire. Et pourtant cela n’a pas suffit à me faire changer d’avis. Moi qui avait tellement peur de l’insécurité financière, j’ai réussi à me dire :  » Non ! Maintenant je suis riche même si sur mon compte c’est tout l’inverse ». Alors biensûr mon mari a été super. Il a suivi.  Je suis restée active, j’ai commencé à travailler depuis chez moi en free-lance. Je rédigeais des communiqués de presse. J’ai eu mon second enfant. J’ai été également rédactrice-en-chef d’un magazine web.  Mais là encore j’étais dans le syndrome de la performance. Comme si je devais prouver à l’extérieur que je méritais de vivre. Un jour j’ai décidé, de lâcher prise et de cesser de courir après tout. La semaine suivante,  j’apprenais que j’étais enceinte de mon troisième enfant. Je crois que chaque enfant que nous portons nous apporte une énergie particulière. Et ma petite Olivia m’a apporté énormément. J’ai renoué avec ma créativité. Moi qui avais toujours pensé ne pas être manuelle, je me suis mise à faire de la couture. J’ai acheté une vieille machine à coudre. Je ne savais même pas comment mettre le fil. Et puis un soir, je me suis dit :  » Arrête ! » J’ai donné mon bébé à mon mari, j’ai pris un verre de vin et je me suis mise à fabriquer ma première pochette en tissu.

– La porte de ta créativité s’est ouverte alors ?

-Oui. J’ai commencé à faire des photos, à écrire. Cela m’a transformée. J’avais le sentiment de me mettre au monde. Moi qui projetais tout le temps ma vie dans le futur. J’ai commencé à vivre l’instant présent. Et puis j’en suis venue à créer des ateliers pour développer la créativité d’autres femmes. J’ai créé un blog, puis j’ai organisé des escapades avec des femmes pour les aider à se reconnecter avec elles-mêmes grâces aux arts -créatifs. Un jour une ancienne connaissance m’a demandé de faire une conférence sur la créativité. Je me disais, mais pourquoi moi, je ne suis pas légitime, j’étais touchée par le syndrome de l’imposteur.  Mais j’y suis allée. Malgré tout je me suis dit qu’il fallait guérir quelque chose en moi. J’ai suivi une formation de coaching et cela apaisé mon mental. Mais j’ai compris que j’avais déjà tout en moi pour faire ce que je voulais faire : aider les femmes à renouer avec leur créativité. J’ai décidé de partager ce que j’avais appris sur mon propre chemin. M comme Muse est né comme cela.

– Quel est l’objectif de ce projet ?

– J’utilise toute forme d’expression et j’invite les femmes à vider leur tête pour renouer avec leur coeur. Ce qui compte ce n’est pas le résultat, c’est le processus. C’est faire quelque chose qui nous fait du bien. C’est un retour vers soi. J’ai beaucoup de clientes qui sont des femmes d’affaires, toujours pressées. Des dirigeantes débordées. Je leur offre un espace où elles peuvent s’oxygéner.

– En quoi cela est-il important de se relier à sa créativité ?

– J’ai appris que à force de vivre dans le mental on finit par subir notre vie. Nous fonctionnons alors en pilote automatique. Je crois que la créativité c’est un espace à explorer. Elle est en chacun de nous. C’est un état naturel, notre part intuitive. Nous sommes tous uniques. Nous ne pouvons pas être heureux en nous censurant sans cesse. Beaucoup de femmes vivent également dans la culpabilité, elles ne prennent pas de temps pour elles. Pourtant, lorsque nous faisons des choses pour nous-mêmes, nous nous remplissons d’une énergie que nous redonnons aux autres. Quand tu donnes beaucoup d’énergie pour quelque chose qui ne te remplit pas. Tu te vides. C’est un chemin de tous les jours d’apprendre à se faire confiance, à oser s’exprimer. Mais c’est un processus qui fait grandir et qui amène à un bien-être durable.

– Quel est le message que tu souhaites faire passer aux femmes et aux hommes aujourd’hui ?  

– Je crois qu’il est sain d’oser prendre le temps de ne rien faire. Nous sommes tous tellement sollicités. C’est important de s’offrir son espace à soi, car c’est dans le moment présent que tout se joue. C’est important également d’être bienveillant avec soi, de pleurer ses doutes, ses colères. On peut exprimer ses frustrations à travers l’écriture par exemple, c’est libérateur. Ce processus est guérisseur et il nous permet d’aller plus loin dans notre vie. On devient alors des créateurs !

©larevolutioninterieure.com

Liens pour aller plus loin :

– Un très beau coffret-jeu pour renouer avec sa créativité féminine !

-Et le site de Manon Lavoie !